Back To The Futur {5}



L’altercation avec les deux détenus armés, ne dura pas bien longtemps. Quelques minutes tout au plus. À dire vrai, ils n’étaient pas bien fort, ou du moins ne s’étaient s’en doute pas correctement préparé, pour se faire avoir ainsi bêtement par une ruse vieille de cent ans ! Il était d’ailleurs rare de voir des prisonniers tomber dans un piège aussi grotesque que celui-ci, mais je n’allais pas m’en plaindre, bien au contraire. Ici, l’avantage était des plus appréciables pour survivre le plus longtemps. Les armes furent écartées d’un mouvement habile du bras, alors que j’enfonçais en parallèle mon genou dans le ventre de mes adversaires. Bientôt et avec dextérité, les deux assaillants furent au sol, inconscients justes et de quoi les calmer pendant un moment.

J’allais les pousser du pied à l’extérieur de l’atelier quand je sentis sur moi, la main du chef de gang, qui me tirait en arrière pour m’entrainer avec lui, à l’écart. Le laissant s’installer sur un pneu, je l’observais, toujours debout, devant lui, je l’écoutais parler, son regard sur moi, ne me dérangeant nullement.

- « J’attends pas particulièrement des remerciements. », lançais-je en posant mon regard dans le sien, hypnotique. « Mais si le cœur t’en dit, je t’en prie. », continuais-je d’une même voix, calme et posée.

J’avais déjà entendu parler du chef des Black Tears mais n’avais jamais eu affaire à lui personnellement, que ce soit pour une affaire concernant les Alphas ou non. De ce que je me souvenais, c’était un homme entièrement dévoué à son clan et qui le menait d’une main de maître. Ce qui je devais bien l’admettre, lui avait valu le respect de beaucoup de détenu. L’œil tourné un moment vers la voiture derrière nous, je pris appuyé sur celle-ci et enfouis les mains dans les poches de ma combinaison, ouverte sur mon torse tatoué. De nouveau j’entendis sa voix, qui brisa le silence et reportant mon attention sur Wulf, je remarquais la cigarette qu’il me tendait. J’eut un bref sourire en me saisissant de celle-ci pour la poser à mes lèvres et le remercier d’un signe de tête bref mais visible.

- « Pourquoi ? » Répétais-je plus pour moi-même, que parce que j’avais mal entendu. « Simplement parce que je n’aime pas être dérangé quand je bricole. », répondais-je à Randy, alors que je cherchais dans mes poches, mon briquet pour allumer ma cigarette, douce barre de nicotine pourtant dévastatrice. D’un geste fluide, je lui lança mon briquet, sur les cuisses pour qu’il se grille sa clope à son tour.

Un coup d’œil furtif vers les deux hommes au sol, un peu plus loin dans l’angle de l’atelier, me fit sourire légèrement, avant de fixer l’homme qui se trouvait encore assit sur le pneu devant moi. Il était calme, tranquille, pourtant quelques minutes plus tôt, j’avais pu le voir a l’œuvre. Les sens en alerte et déployer pour le combat qu’il s’apprêtait à faire, l’observer mettre au tapis les deux hommes auraient pu être un spectacle remarquablement court mais appréciable, pourtant, j’avais pris le parti de m’interposer et de ne pas assister au spectacle. De toute manière, il était certain que ce ne serait pas la dernière fois que je le verrai ainsi, prêt au combat. Dans une prison, les occasions de se monter les uns contre les autres ou de s’offrir un peu de distraction, étaient bonnes à prendre. La vie paraissait un peu moins fade et routinière de cette manière.

- « Je me doute que tu t’en serais sorti seul… », claqua ma voix emprise d'une teinte légèrement amusée. « .. Tu ne serais pas le Chef des Black Tears sinon. N’est-ce pas ? »

Ouvrant la portière du véhicule sur lequel j’étais appuyé, je vins y poser mon arrière-train, crachant dans un soupir las, un jet de fumée salvateur.

- « Pourquoi ils te couraient après ? Règlement de compte ? » demandais-je intrigué.